385 mètres et des histoires hautes en couleur
Les montagnards sourient
poliment quand on évoque
la hauteur de nos points
culminants, à presque
400 mètres ! (le Roc’h Ruz
culmine à 385 mètres).
Suivent le Roc’h Trévézel, 384 m ; le Roc’h Trédudon, 383 m ; et la montagne Saint-Michel, 382 m.
Si ces sommets sont loin de les
impressionner, il en va tout autrement
des paysages de nos montagnes.
Sauvages, irréels, inattendus, peuplés
de légendes, de contes et d’histoires
fantastiques, ils sont faits de landes, et
les rocs qui couronnent les épais tapis
de bruyères et d’ajoncs, s’amusent à
retenir les nuages. De leur modeste
hauteur, ces vieux monts s’ouvrent
sur des panoramas magnifiques, où la
présence humaine ne se révèle que par
de lointains clochers à l’horizon…
Un lac de montagne
Ce massif formé, il y a 200 millions
d’années lors du plissement hercynien
est encore assez marqué, malgré son
érosion, pour former une frontière
entre Léon et Cornouille… En 1969,
lors de la création du Parc Naturel
d’Armorique (le deuxième parc
naturel régional à s’ouvrir en France
à l’époque), c’est tout naturellement
que ce territoire, par la richesse de
son patrimoine naturel et culturel, est
inclus dans ce périmètre protecteur.
Le plus vaste ensemble de landes
atlantiques de France, qui couvrent
plus de 10 000 hectares, méritait bien
cette attention !
En 1937, un lac de
quelque 450 hectares va venir ennoyer
une partie des tourbières et changer
le visage du Yeun Elez. Comme un
miroir, il reflète l’humeur versatile des
cieux bretons. Ils sont ici encore plus
caractériels qu’ailleurs !
L’encombrante fée électricité
Comme pour le lac de Guerlédan,
c’est à la fée électricité que l’on doit
cette retenue artificielle. Utile un
temps pour alimenter une petite
centrale électrique en aval sur l’Elez,
puis utilisée pour le fonctionnement
de l’ancienne centrale nucléaire
de Brennilis, elle fait aujourd’hui
magnifiquement partie du paysage.
Ce petit réacteur à l’eau lourde (70 MW) a été mis en service de 1967 et stoppé en juillet 1985. Son démantèlement est en cours mais il ne devrait pas s’achever avant 2038 ! Au mieux !
Plus d’un demi-siècle se sera donc écoulé entre sa fin d’activité et la fin des travaux et le coût du démantèlement atteindra plus de 500 millions €, soit 20 fois le coût annoncé au départ ! De quoi faire réfléchir, dans la sérénité du Yeun-Elez, sur les retombées du nucléaire. Même sans accident…
Un circuit de randonnée pédestre de
15 km permet de faire le tour du lac
dont les berges en pente douce sont
constituées de prairies, landes et
tourbières dont celle du Vénec classée
Réserve naturelle nationale.
Une chapelle au sommet
381 m ! Dans ce décor aride, battu par les vents, se tapit une petite chapelle dédiée
à l’archange Saint-Michel. Il n’a pas fallu aller bien loin pour trouver les matériaux
nécessaires à la construction de ce modeste édifice. Les pierres des murs sont
extraites sur place et à proximité, les ardoises du toit proviennent de la carrière
de Hengoat en Saint-Cadou, et les poutres de chêne de la charpente proviennent
du bois de Bodriec. On ne saurait faire mieux en termes de circuits courts…
Bien
Avant l’époque romaine, cet endroit était
un lieu de culte druidique, dédié au Dieu celte Belenos, dieu du soleil. Quant à
l’étrange cercle qui jouxte la chapelle, n’allez surtout pas croire, qu’il participait à
ce culte solaire, c’est tout simplement la base d’un immense radar « Bernhard »
utilisé pour la radionavigation des appareils allemands, qui fût en fonction pendant
la Seconde Guerre Mondiale !
D’après Le Télégramme
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